Avoir des champignons chez soi n’est jamais très rassurant, alors lorsque cela touche à la charpente les inquiétudes sont multiples. Parmi les nombreux champignons que vous pouvez rencontrer, la mérule est sans doute le plus redouté. Mais saviez-vous qu’il existe d’autres champignons, tout aussi nuisibles, qui peuvent ressembler à la mérule ?
La mérule pleureuse : un fléau pour votre charpente
La mérule pleureuse, également connue sous le nom de Serpula lacrymans, est un champignon lignivore qui se nourrit de bois. Elle est particulièrement connue pour les dégâts qu’elle peut causer aux structures en bois, notamment les charpentes. Sa présence est généralement associée à un taux d’humidité élevé, ce qui la rend particulièrement dangereuse dans les maisons anciennes, qui ont souvent des problèmes d’humidité.
Le développement de la mérule pleureuse dans votre maison est signe d’un problème d’humidité important. C’est pourquoi il est essentiel (voir urgent) de faire appel à un professionnel pour un diagnostic dès que vous constatez sa présence.
Aussi, en matière d’immobilier, la présence de champignons lignivores dans une maison peut avoir des conséquences importantes, notamment en termes de valeur de la propriété. Il est donc crucial de prendre ce problème au sérieux et de le traiter rapidement.
Quels sont les champignons qui ressemblent à la mérule ?
Il existe plusieurs types de champignons qui peuvent ressembler à la mérule, notamment par leur apparence. Ces champignons peuvent provoquer des dégâts similaires à ceux de la mérule, bien que leur traitement puisse être différent. Il est donc important de bien les identifier.
La pourriture cubique : beaucoup plus lente que la mérule
La pourriture cubique, scientifiquement nommée Coniophora puteana, constitue le premier sosie de la mérule. Elle transforme le bois en petits cubes caractéristiques, créant une décomposition qui rappelle celle de la mérule. Sa progression plus lente ne doit pas pour autant vous rassurer : les dégâts restent considérables sur le long terme.
Il s’agit d’un champignon lignivore qui cause une décomposition du bois en formant des cubes. Elle peut ressembler à la mérule en raison de la décomposition cubique qu’elle provoque, mais elle se développe généralement à un rythme plus lent.
La pourriture fibreuse : une décomposition du bois
La pourriture fibreuse, ou Antrodia vaillantii, est un autre champignon qui peut ressembler à la mérule. Elle est caractérisée par une décomposition du bois qui le rend fibreux et fragile. Tout comme la mérule, elle est souvent associée à des problèmes d’humidité.
Dans les espaces mal ventilés, cette pourriture peut faire des ravages. Elle s’attaque aux fibres du bois, le rendant cassant et filamenteux. Cette dégradation progressive peut passer inaperçue jusqu’à ce que la structure soit sérieusement compromise.
Faut-il s’inquiéter face à une pourriture blanche ?
La pourriture blanche, ou Poria vaillantii, se distingue par une décoloration blanche du bois infesté. Elle peut ressembler à la mérule en raison de la décoloration qu’elle provoque, mais elle se développe généralement dans des conditions d’humidité moins élevées.
Comment diagnostiquer la présence de ces champignons ?
Pour identifier correctement ces champignons, observez attentivement leur apparence et leur comportement. La mérule pleureuse se distingue par ses filaments blancs cotonneux et ses cordons gris-noirâtres (rhizomorphes) d’environ 2-3 millimètres de diamètre. Sa fructification, de couleur rouille bordée de blanc, dégage une odeur caractéristique de cave humide.
La pourriture blanche (Poria vaillantii) révèle sa présence différemment. Elle décolore le bois en blanc et forme un mycélium en éventail. Contrairement à la mérule, elle peut se développer même avec un taux d’humidité plus faible, ce qui la rend particulièrement sournoise.
Diagnostiquer la présence de ces champignons dans votre maison requiert cependant une expertise spécifique. En cas de doute, il est recommandé de faire appel à un professionnel avant de vouloir traiter le problème car en cas d’erreur, vous pourriez aggraver la situation. Celui-ci pourra effectuer un diagnostic complet de votre maison, identifier le type de champignon présent et vous proposer un traitement adapté.
Par ailleurs, il est important d’être attentif à certains signes, tels que des modifications de la couleur ou de la texture du bois, des odeurs de moisissure, ou encore des traces d’eau sur les murs.
Quels sont les traitements possibles ?
Selon le type de champignon identifié, différents traitements peuvent être proposés. Ces traitements ont pour objectif d’éliminer le champignon, de prévenir sa réapparition et de réparer les dégâts causés.
Pour la mérule et la pourriture cubique, le traitement passe généralement par l’élimination des sources d’humidité, la mise en place d’un traitement chimique du bois et la réparation ou le remplacement des éléments en bois endommagés.
Pour la pourriture fibreuse et la pourriture blanche, le traitement consiste généralement en l’application d’un produit fongicide et la réparation ou le remplacement des éléments en bois endommagés.
Dans tous les cas, il est recommandé de faire appel à un professionnel pour obtenir un devis précis et personnalisé mais également pour que la manipulation des produits se fasse par quelqu’un de qualifié.
Pourquoi la mérule et les autres champignons apparaissent sur votre charpente ?
Pour comprendre comment lutter contre la mérule pleureuse et autres champignons lignivores, il est essentiel d’identifier les causes de leur apparition. De manière générale, ces champignons apparaissent dans les structures en bois lorsque certaines conditions sont réunies.
La mérule et les champignons similaires, tels que la pourriture cubique, la pourriture fibreuse et la pourriture blanche, se développent généralement dans des conditions d’humidité élevée. En effet, le taux d’humidité est un facteur déterminant dans le développement de ces champignons. Les zones de la maison où l’humidité est importante, comme la salle de bain, la cuisine ou la cave, sont particulièrement à risque.
La vétusté des matériaux, et plus particulièrement du bois, est également un facteur favorisant l’apparition de ces champignons. Les maisons anciennes sont particulièrement vulnérables à ce type d’infestation. De plus, les bâtiments mal isolés ou mal ventilés sont plus susceptibles de présenter des problèmes d’humidité, favorisant ainsi le développement de la mérule et autres champignons lignivores.
Outre l’humidité et la vétusté des matériaux, l’absence de traitement préventif du bois peut également favoriser l’apparition de ces champignons. En effet, les bois non traités ou insuffisamment traités sont plus vulnérables à l’attaque de ces organismes.
Quels sont les premiers signes d’une infestation de mérule ?
L’identification précoce d’une infestation de mérule ou d’autres champignons lignivores est cruciale pour minimiser les dégâts. Plus tôt l’infestation est détectée, plus les chances de réussite du traitement sont élevées.
Parmi les premiers signes d’une infestation de mérule, on peut citer :
- l’apparition de taches d’humidité sur les murs ou les plafonds,
- la présence de filaments blancs ressemblant à des toiles d’araignée sur le bois,
- ou encore la décoloration et la décomposition du bois.
De plus, la présence de spores de champignons dans l’air, visible sous forme de poussière grise ou brune, peut également indiquer une infestation de mérule. En outre, une odeur de moisissure persistante est souvent un signe révélateur de la présence de ces champignons.